MA-Théâtre · OUT 9 : Cassandre peut-être
Création scénique de fin de master présentée par Giulia Rumasuglia et Antonie Oberson.
"Agamemnon", c’est l’histoire du retour d’un héros de la guerre de Troie, de son bain et de son sang. Ce n’est pas notre histoire. Parce qu’au milieu
de la tragédie, il y a Cassandre, Cassandre la prophétesse qui a choisi de se taire. Et cette voix muette met la tragédie en péril. Parce que pour avancer, il faudrait parler. Clytemnestre, Agamemnon, le choeur des douze vieillards sont donc effacés, ne restent dès lors que des prédictions météo, numéro 13 et numéro 14, les remplaçantes qui attendent leur tour de jouer.
Ce travail qui s’échafaude sur les ruines de la tragédie d’Eschyle s’empare d’un matériau tout fait de paroles pour se brancher sur les fréquences du silence.
– Giulia Rumasuglia (mise en scène)
Sommes-nous à Argos ? Dans la tête de Cassandre ou peut-être dans la mémoire collective ? Nous sommes en tout cas dans la salle 70 de La Manufacture. Il y a un échantillon matelassé de la charpente, celle qui structure le toit surplombant le plateau. C’est une vue, un système, une
géométrie prélevée et morcelée, ôtée de ses fonctions, mise au sol pour ce nouveau récit. Ses colonnes fibreuses, ruines molletonnées, mettent
dans la difficulté les protagonistes qui tentent de recoller les morceaux. Symboles trop lourds traînant dans les cendres de vieux mythes, les modules mous et doux absorbent la voix et obligent les muscles des survivantes à se contracter pour modeler l’espace et les tournures de l’histoire.
– Antonie Oberson (scénographie)
Crédits
Mise en scène : Giulia Rumasuglia
Scénographie : Antonie Oberson
Texte d’après "Agamemnon" d’Eschyle
Jeu : Henna Holländer, Isaline Prévost Radeff, Lisa Veyrier
Assistanat à la mise en scène : Eléonore Bonah
Assistanat à la scénographie : Al S. Gutierrez
Assistanat à la technique : Amon Mantel, Maya Fornasier
Musique : Cécile Lambert-Segura
Lumière : Sélim Dir Melaizi