Ce projet s'inscrit dans la continuité des recherches menées au sein du SINLAB, et vise à créer les conditions d'une expérimentation à la jonction du théâtre et des technologies, en collaboration avec la compagnie Motus et les étudiants du Master mise en scène de la Manufacture.

Il porte une attention particulière aux questions que les technologies contemporaines posent au théâtre : comment l'avènement récent et la prévalence de la technologie numérique mobile modifient-ils notre expérience du monde et la façon dont elle peut être interprétée (jouée et regardée) au théâtre? 

La recherche prend appui sur Carnet de notes pour une Orestie africaine de Pier Paolo Pasolini pour examiner le rôle des médias numériques personnels dans la documentation et les changements du climat politique de l'Europe d’aujourd’hui. 

Quelles sont les différences entre les techniques que Pasolini a employées pour filmer « l’Afrique moderne émergente » et celles d’un jeune militant contemporain sur Instagram qui met en partage ses images du printemps arabe ? Une caractéristique du passage au numérique concerne la conception du contexte du récit. La narration contemporaine assume son absence de fixité, sa transformation perpétuelle, sa capacité à répondre, interagir, être vivante : l'espace lui-même est un acteur au sens où Bruno Latour le décrit. Qu'est-ce que cela signifie pour la représentation théâtrale ? Quelles techniques et technologies appliquées à la scène s’agit-il de développer pour pouvoir représenter cette réalité ? 

Photo : Andrew Sempere, Digital Scenography/Performing Space/Ghost in the Machine 2015